FOCUS

 

Retrouvez JANIS en tournée très prochainement !

Le 10 novembre 20h30 à La maison des arts du Léman au Théâtre M. Novarina à Thonon-les-Bains 

https://mal-thonon.org/janis/

Janis semble ressusciter sur une scène du Off, brillamment interprété par Juliette Savary sous la direction de Nora Granovsky. En résultent une intimité et une clarté rare. 

Anne Diatkine Libération 15/07/2022

Dans l’écrin de baies vitrées et d’acier de Pierre Nouvel, l’extraordinaire Juliette Savary révèle tout sa virtuosité. Présence unique, elle n’essaie ni d’imiter, ni de faire croire à une illusion. Elle est Janis dans la lumière comme dans sa part d’ombre, imbibée d’alcool et saturée de drogues. Voix soul, présence solaire, elle est une des belles révélations de ce festival. Une grande artiste est née. Et ce spectacle est un petit bijou d’ingéniosité, d’intimité. Bravo !

Olivier Frégaville-Gratian d’Amore – Envoyé spécial d’Avignon

C’est sur les pas de Janis Joplin que nous entraîne le sublime spectacle musical de Nora Granovsky, Janis, présenté au 11 • Avignon dans le cadre du Festival Off Avignon 2022. Porté par les performances conjointes de Juliette Savary et Jérôme Castel, Janis est à couper le souffle d’émotion !

Bulles de Culture Avignon 2022

L’autrice et metteuse en scène Nora Granovsky fait renaître, sous nos yeux, une icône musicale des années 1960 : Janis Joplin. Quand la fureur de vivre devient communion universelle.

La Terrasse, Manuel Piolat Soleymat Avignon 2022

 

 

Comment réagiriez-vous si, cherchant un peu de répit dans une salle climatisée du «off», vous tombiez nez à nez sur Janis Joplin ? Oui, Janis Joplin, pas son imitation, au point d’être fortement émue lorsqu’elle revient chanter au bout d’une heure et demie à la guitare sèche Me and Bobby McGee, la chanson écrite par Kris Kristofferson et Fred Foster, qu’elle a enregistrée la veille de sa mort en octobre 1970 ? Le Janis que conçoit et met en scène Nora Granovsky a cette force, ce pouvoir étrange de ranimer sur un plateau la chanteuse disparue, plutôt que d’en offrir un genre de doublon fût-il bien dessiné.

Et évidemment, immédiatement, il faut dire le nom de celle qui habite l’évocation, lui offre une incarnation, fait vivre ses gestes, ses expressions, se confond dans sa voix : Juliette Savary (aucun lien de parenté avec Jérôme), qui a grandi dans le Nord, la trentaine et des poussières, a été formée au conservatoire national auprès de Dominique Valadié, Alain Françon, Denis Podalydès, Yvo Mentens pour la part burlesque, et modeste, donc, puisqu’elle disparaît au profit d’une autre : Janis Joplin.

Ni par hasard ni par magie

On n’était pas convaincue d’avance, on soupirait. Encore un biopic, encore une tentative de s’appuyer sur un mythe pour asseoir sa propre existence. Aller au théâtre, c’est prendre le risque d’un inconfort mental, ce qui explique les hésitations, les tergiversations, les doutes des spectateurs, leur éternel besoin de recommandations, comme s’il y avait un péril à ne pas voir le bon spectacle, pas entrer dans le bon théâtre. Contrairement au cinéma où on est toujours libre de s’agiter, sortir de la salle si le film exaspère, le spectateur de théâtre est maintenu prisonnier, certes durant un temps limité, surtout lorsque la salle est petite et que la sortie est située à côté du plateau. Lui aussi engage quelque chose de lui-même.

Echaudée d’avoir assisté au naufrage d’Anaïs Nin au miroir d’Elise Vigier, pourtant programmé dans le «in», qui tente de rendre grâce à l’autrice Anaïs Nin et l’assassine d’un coup sec, ce n’est pas sans méfiance qu’on observe le rituel chamanique qui ouvre Janis sur les accords de Try et qui sont suivis de ces mots, adressés au public, par celle qui semble une adolescente : «Janis est en moi, en toi. Tu ne le sais peut-être pas encore. Ou au contraire elle t’accompagne depuis la nuit des temps. Janis est là, tapie en toi. Elle et toi vous ne faites qu’une.» Tiens donc ? En toi, en moi ? Ce qu’on ne peut pas prévoir à ce stade, c’est qu’effectivement, la formule agira, mais ni par hasard ni par magie.

Une adolescente se prend donc pour Janis Joplin et il suffit qu’elle le dise, pour qu’elle le devienne sous nos yeux, son pouvoir est performatif. La construction du spectacle par tableaux est cependant chronologique. On suit les grandes étapes de la brève carrière de Janis Joplin, son arrivée à San Francisco et sa lettre à ses parents pour les avertir de ce qui ressemble à une fugue, ses doutes affreux, les principaux concerts au Monterey Pop Festival ou à Woodstock, l’explosion de célébrité et les affrontements dans le milieu le plus macho qui soit, où la chanteuse se débat, elle est un ovni, sa solitude aussi, la brève rencontre épouvantablement décevante au Chelsea Hotel avec celui qu’elle admire le plus au monde, Leonard Cohen – qui cependant parle d’elle dans la chanson Chelsea Hotel #2 – ou Jim Morrison, monstre d’indifférence égocentré.

Veloutés de rouge et de bleus

Il y a une clarté dans cette traversée du temps, nul besoin d’avoir son agrégation en janisjoplinerie, pour recevoir de plein fouet l’évocation, qui pourtant n’est jamais explicative. Nora Granovsky, artiste associée à la scène nationale de Maubeuge le Manège, met pour la première fois en scène un texte qu’elle a elle-même écrit mais elle le tisse de paroles, d’interviews, de lettres de Janis Joplin, elle fait entendre sa voix, et les enregistrements semblent être un discours intérieur. L’intimité auquel on a accès ne paraît jamais factice ou reconstituée, peut-être parce que comme toute parole d’autrui sincèrement investie, la metteure en scène et l’actrice parlent également d’elles-mêmes sous les mots de l’autre. Parfois Janis Joplin chante, sans que cela semble curieux qu’un seul et génial guitariste, Jérôme Castel, soit sur le plateau alors qu’on entend un groupe. Parfois c’est l’actrice qui prend en charge les chansons, toujours accompagnée par Jérôme Castel. Parfois encore, suppose-t-on, il s’agit d’un glissement : Janis commence, Juliette Savary emprunte la voix sans que la suture entre la chanteuse et l’actrice soit perceptible. Le travail sur le son est tel qu’il n’y a pas de hiatus et aucun moyen de faire la différence entre la voix de l’une et la voix de l’autre, il n’y a pas d’effet playback, et celui-ci suffirait à ruiner la représentation.

La scénographie et les lumières par Pierre Nouvel et Jérémie Papin contribuent pleinement à faire advenir dans l’instant présent la revenante. «Longtemps j’ai pensé qu’il n’y aurait peut-être pas de chansons sur scène, tant cela m’effrayait, expliquera plus tard Nora Granovsky. Il fallait construire un contexte pour créer la possibilité d’un fantôme sur scène.» Les moyens techniques sont employés à ce service, veloutés de rouge et de bleus, chambre d’adolescente qui devient celle du Chelsea, strates de profondeur de champ, et ce danger : «A Avignon, où dans le “off” les spectacles se succèdent, on monte en douze minutes ce qui nécessite douze heures de travail d’ordinaire. On a dû simplifier la scénographie. J’ai même envisagé qu’on joue sans aucun décor ni lumière.» La prouesse technique est finalement relevée. On se frotte les yeux, on vient d’assister, comme si ça allait de soi, à un concert intimiste de Janis Joplin.

Anne Diatkine – Libération 15/07/2022

 


 

La Compagnie BVZK 

Compagnie de théâtre en mouvement, elle est dirigée par Nora Granovsky.

 

Hâte-toi
Hâte-toi de transmettre
Ta part de merveilleux, de rébellion, de bienfaisance
René Char

 

 

 

AGENDA

Saison 23-24

JANIS

 

Maison des Arts du Léman
Théâtre Maurice Novarina
THONON-LES-BAINS
Vendredi 10 novembre à 20h30
https://mal-thonon.org/janis

 

Centre Culturel Prévert
HARNES (62)
Samedi 18/11/23 à 20h
https://www.ville-harnes.fr/site/centre-culturel-jacques-prevert

 

Salle Jean-Pierre Bacri
CONCHES-EN-OUCHES (27)
Vendredi 12/01/24 
billetterie.spectacles@conchesenouche.com
https://www.conches-en-ouche.fr/associations/66193

 

Théâtre Jean Marais
SAINT GRATIEN (95)
Samedi 20/01/24 à 20h45
https://www.ville-saintgratien.fr/billetterie

 

Manège-Maubeuge, scène nationale 
AULNOYE-AYMERIES – Théâtre Léo Ferré (59)
Mercredi 17/04/2024 à 20h
https://www.lemanege.com/Janis.html

 

 

CREATIONS en tournée

 

JANIS

Conception, texte et mise en scène Nora Granovsky

Avec Juliette Savary & Jérôme Castel

 

Portrait intime et onirique d’une artiste à la liberté absolue.

Tricotant avec finesse et énergie espace réel et mental, Nora Granovsky dessine un portrait kaléidoscopique de Janis, porté par une comédienne et un musicien. Pour sa première pièce en tant qu’auteur, elle livre un spectacle très personnel, porté par la nécessité, aujourd’hui plus que jamais, de se tourner vers les figures du mouvement Beat dont Janis se revendique. Comme elles, cette femme extraordinaire a envoyé valser les carcans économiques et sociaux pour vivre une vie de liberté et de rencontres. Avec comme seules armes, la poésie et la musique. 

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©Simon Gosselin

 

[ M ]#1

©DanAucante

Conception chorégraphique et mise en scène Nora Granovsky

Danseur Interprète Dylan Jolly alias Petite_Ecume

Beat maker Compositeur Alvin Kaje

Création lumière Olivier Martin

Costumes Constance Allain

Première les 4 & 6 février 2022 Théâtre Jean Vilar, Suresnes Cité Danse

Teaser [M]

Culturebox L’Emission

Cités danse connexions #5

Production BVZK

Coproductions Théâtre de Suresnes Jean Vilar, Ville de Maubeuge, Micro Festival / La Villette

Soutien Le Flow, Centre Eurorégional des cultures urbaines, Conseil Régional Hauts-de-France (en cours), DRAC Hauts-de-France

Durée du spectacle : 30 min

Dans [M], Nora Granovsky explore le lien entre la parole et le corps avec un danseur de hip hop.

Décrypter le langage du corps à travers le vocabulaire de la danse hip hop, faire naître les mots dans la bouche du danseur à partir d’un texte matériau écrit au plateau et la présence d’un musicien sur scène pour l’accompagner, voilà ce que propose la metteur en scène Nora Granovsky. Ainsi, à trois, ils tentent de saisir l’insaisissable à travers des situations dans lesquelles le langage et le corps s’expriment, parfois de manière dissociée souvent ensemble comme une fugue dont les lignes musicales seraient remplacées par le mouvement et la parole.

Ici, le danseur tente de saisir ce qui nous échappe, traduisant notre part intime et nos fragilités.